Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/384

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

En 1849, le P. Duerinck fut envoyé parmi les Indiens. C’était l’accomplissement du désir qui l’avait conduit en Amérique. Il employa toute son énergie et tous ses talents à cette œuvre difficile. La mission des Potowatomies, dont il devint supérieur, lui doit en grande partie sa prospérité actuelle. La plupart des sauvages de cette tribu avaient été convertis depuis plusieurs années ; il s’agissait donc surtout de consolider l’œuvre de leur conversion, en les attachant à la vie civilisée et en les amenant à préférer l’agriculture et les autres arts utiles aux plaisirs de la chasse et à l’insouciance si-caractéristique de la vie sauvage. Déjà, avant lui, les missionnaires leur avaient persuadé de cultiver quelques petits champs, en les animant par leur exemple et par les motifs de la foi. On avait trouvé que lorsqu’il s’agit du labeur agricole, les motifs de religion sont les seuls qui aient quelque empire sur les cœurs des Indiens, et on était parvenu à les faire travailler en esprit de pénitence. Profitant de cette foi vive et simple, le P. Duerinck s’efforça de les exciter à entreprendre de grands travaux, et, en leur faisant trouver une certaine abondance par la culture, il leur fit oublier presque entièrement la vie vagabonde des plaines et des forêts. Dans le dessein de former les sauvages à un travail intelligent, des écoles d’arts et métiers avaient été établies pour les jeunes gens de la tribu. Il fit deux voyages à Washington afin d’intéresser le gouvernement à