Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/380

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

été appelé par ses supérieurs, pour s’y préparer à faire les derniers vœux dans la Compagnie. Une lettre, datée du 24 novembre dernier, dans laquelle il annonçait le temps de son départ de la mission, était arrivée quelques jours auparavant. En voici un extrait :

«  J’ai l’intention de me rendre à la ville de Leavenworth et de là à Saint-Louis, dans le courant de cette semaine. Les chefs de la tribu, les guerriers, les sages, les vieillards, les jeunes gens, tous sont convenus d’envoyer à Washington une députation, ou plutôt deux, l’une composée d’indiens de la prairie, Potowatomies non convertis, et l’autre d’indiens de Sainte-Marie. Ces derniers m’ont mis sur la liste, afin que je les accompagne à Washington pour avancer les intérêts de la mission et pour les aider à atteindre, avec plus de certitude, l’objet de leur démarche auprès du gouvernement. Il appartiendra au supérieur de décider sur ce que j’aurai à faire  ; quelle que soit sa décision, que je doive aller ou rester, je serai également content.  »

La première nouvelle de la mort du zélé missionnaire, quoique encore peu précise, était accompagnée de circonstances qui laissaient à peine quelques doutes sur son sort. Deux ou trois jours après, nous apprîmes des détails certains sur sa perte. Il s’était rendu de la mission de Sainte-Marie à Leavenworth à cheval  ; c’est une distance d’environ quatre-vingts milles anglais.