Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/38

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dans tous les camps que je visitai, je fus conduit d’un festin à l’autre par les principaux chefs. Partout on me présenta un plat si bien rempli de leurs friandises, que chaque portion aurait pu me suffire pendant plusieurs jours. Il faut que tout soit consommé. La chose serait impossible, si l’on n’avait pas l’heureux privilège d’amener un ou deux mangeurs avec soi. Dans quelques camps sioux, on permet aux invités de toucher seulement le plat et de l’emporter dans leur loge.

Dans les différents camps que je visitai, je fis présent à chacun des grands chefs d’une médaille à l’effigie de notre très Saint-Père le Pape Pie IX. À ce sujet, je leur expliquai la haute position du grand chef de toutes les Robes noires, le respect, la vénération et l’amour que toutes les nations fidèles au Grand-Esprit témoignent à son représentant sur la terre, etc., etc. Aussitôt on apporta le calumet, et après l’avoir offert d’abord au Maître de la vie, en implorant ses bienfaits, les sauvages, dans leur naïve simplicité, le présentèrent à son chef visible, me priant de lui faire connaître l’estime et l’amour qu’ils lui portent et le désir ardent qu’ils ont d’écouter les Robes noires envoyées en son nom.

Dans une distribution de médailles aux sauvages, des explications deviennent nécessaires  ; car étant naturellement superstitieux, ils attachent souvent plus que du respect à ces sortes d’objets. Un chef sioux m’en donna une preuve bien étrange. Comme