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monies et simagrées dignes du démon, l’instituteur de cette fête. Elle durait plus longtemps que les autres.

Au onzième mois, tombait la fête de Toci, mère des dieux ; au douzième, la fête de la Venue des dieux ; au treizième, les fêtes sur les montagnes ; le quinzième mois était réservé au dieu de la terre et le dix-septième au dieu des pluies.

Le 12 janvier commençait, avec le dix-huitième mois, appelé Itzcali, une autre fête du Feu.

Deux jours auparavant, le 10, au milieu de la nuit, on faisait le feu nouveau devant l’idole du dieu, élégamment ornée. Avec ce feu on allumait un grand bûcher. Les barbares apportaient tout ce qu’ils avaient tué ou pêché, et le présentaient au prêtre, qui le jetait dans la fournaise. Puis tous les assistants devaient manger très-chauds les tamalillos, c’est-à-dire de petits pains de maïs renfermant un peu de viande rôtie. Ce qu’il y avait le plus singulier dans cette fête, c’est que, trois années de suite, on n’immolait aucune victime humaine, et la quatrième année, le nombre des victimes dépassait celui des autres fêtes. Le roi lui-même et les seigneurs se présentaient au milieu de ce monceau de cadavres pour y danser, et tous chantaient, avec respect et solennité, le chant réservé, qu’ils appellent en leur langue Neteuhicuicaliztli.

Dans un Traité sur l’idolâtrie et les superstitions des Mexicains, manuscrit de 1629, nous