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Nouveau-Mexique (avec les Navajoes ils sont au nombre de 15, 000), le feu sacré est constamment entretenu par des vieillards. Ils croient que de grands malheurs affligeraient toute la tribu si le feu venait à éteindre.

Le culte superstitieux du feu était général chez les Mexicains au moment de la conquête. Dans un livre intitulé : Inie Catotle in Ilhuicac, ou Chemin du ciel, imprimé en 1607 et 1612, nous voyons que chacun des dix-huit mois de l’année mexicaine était consacré à une divinité particulière, honorée par des fêtes plus ou moins solennelles et, presque toujours, par des sacrifices humains.

Le premier mois, qui commençait le 2 février, était consacré à Altcahuala, dieu de la détention des eaux  ; le second, au dieu destructeur des nations  ; le troisième, au dieu des eaux  ; le quatrième, au dieu du mais  ; le cinquième, tombant vers Pâques, au dieu Tezcatlipoca, qui était comme le Jupiter des Romains  ; le neuvième était consacré au dieu de la guerre.

Le dixième mois, appelé Xocolh-huetzi, commençait le 4 août. On faisait alors la grande fête du dieu du feu ou Xuchten-hetli, avec de nombreux sacrifices humains. On jetait dans les flammes des hommes frais et bien portants. Quand ils étaient à moitié brûlés, mais encore vivants, on leur arrachait le cœur, en présence de l’image du dieu. Puis on plantait au milieu de la cour du temple un grand arbre, autour duquel on faisait mille céré-