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de guerre et de vengeance retentit dans tous les camps de la tribu. Déjà les guerriers indiens battent les plaines et les forêts à la recherche de chevelures de blancs et avides de s’abreuver de leur sang. Ils avaient cherché en vain depuis plusieurs semaines, lorsque le souvenir du solitaire de Rio-Frio se présente à la pensée d’un des plus farouches de la bande. Il propose de faire le coup  ; c’est accepté. Dans leur rage frénétique, ils méconnaissent la bienveillance et l’amitié dont ils avaient sans cesse reçu des preuves dans la cabane de l’honnête Français et de sa fidèle compagne  ; ils oublient jusqu’aux caresses innocentes des deux petits enfants.

À la faveur des ténèbres d’une profonde nuit, ils approchent de cette demeure hospitalière. Tandis que la famille était plongée dans un paisible sommeil, le cri de guerre de ces barbares vint la troubler. Armés de massues, les lâches agresseurs s’élancent et enfoncent les portes. Avant que les blancs aient eu le temps de se remettre de leur terreur, les sauvages ont saisi le père, la mère et les enfants. Ils conduisent les captifs à une petite distance de la maison, afin qu’ils soient les témoins désolés de la destruction par le feu de tout ce que les ennemis ne peuvent enlever.

Mais ce n’était que le commencement de leurs malheurs. La colère et la vengeance indiennes,

    sa source sur les frontières du Guatemala. Cours 400 kilomètres. (Note de la présente édition.)