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« Des guerres éclatèrent  ; on paya des Indiens pour combattre les Indiens, et nous nous entre-déchirâmes pour vous.

« Frères, autrefois notre empire était très-grand et le vôtre très-petit  ; vous êtes devenus une puissante nation, et nous avons à peine de la place sur la terre pour y étendre nos couvertures  ; vous vous êtes emparés de notre pays, vous nous avez imposé vos lois. Mais cela ne vous suffit pas  ; vous voulez nous imposer votre religion.

« Frères, vous nous dites qu’il n’y a qu’une bonne manière d’adorer Dieu. S’il en est ainsi, pourquoi n’êtes-vous pas d’accord entre vous sur ce culte si simple  ? « Frères, nous ne cherchons pas à détruire votre religion ni à vous l’ôter, gardez-la  ; nous voulons seulement garder la nôtre.

« Frères, vous nous avez dit que les hommes blancs ont tué le fils du Grand Esprit. Nous ne sommes pour rien dans ce crime, il ne regarde que vous  ; c’est à vous d’en faire pénitence. Si le fils du Grand Esprit était venu parmi nous, loin de le tuer, nous l’eussions bien traité.

« Frères, vous nous avez dit que vous avez prêché à des blancs de ce pays. Ces blancs sont nos voisins  ; nous les connaissons. Nous attendrons de voir quel effet vos leçons produiront sur eux. Si nous trouvons qu’elles leur ont fait du bien, qu’elles les ont rendus honnêtes et moins enclins à tromper les Indiens, nous reviendrons sur votre proposition.