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ecclésiastique qu’ils ont faites dans plusieurs États et menacé d’établir partout où ils parviendront au pouvoir.[1]

Le Kentucky manifeste un esprit plus conservateur et se montre plus réellement juste qu’une grande partie des autres États. Sa prospérité matérielle, la fertilité de son sol, la beauté de ses sites, ses curiosités naturelles, son passé historique le mettent au rang des États les plus favorisés sous tous les rapports.

Le nom de Kentucky, donné au pays par les sauvages, signifie en leur langue une terre sombre et sanglante. C’est qu’anciennement ce territoire fut le théâtre de guerres meurtrières entre les diverses tribus du désert.

Il y avait là de grands troupeaux de buffles, de cerfs et de chevreuils, qui erraient dans les plaines et des prairies couvertes d’une herbe longue et très-nourrissante, parsemée de plantes sauvages. Les Indiens n’y faisaient point leur demeure habituelle. Chaque saison, au temps de la chasse, ils y venaient, de tous les pays environnants, faire leurs approvisionnements d’hiver. Des tribus ennemies s’y rencontraient  ; leurs querelles héréditaires, envenimées de génération en génération par des représailles réciproques, amenaient des combats fréquents.

  1. Le parti des Know-nothings n’a eu heureusement qu’une existence de très-courte durée. Il est mort et ne ressuscitera très-probablement plus. (Note de la présente édition.)