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peu de temps les délégués du territoire de Kansas frapperont à la porte du Congrès pour solliciter l’admission dans la confédération des États-Unis. Si cette demande est accordée, on pourra dire adieu à l’indépendance des Indiens de cette contrée et au maintien de leurs Réservations. Le nouvel État établira aussitôt sa juridiction sur tous les habitants qui se trouvent dans ses limites. Quoique les Indiens paraissent devoir être protégés par des garanties que le gouvernement même a accordées en leur faveur, l’expérience constante montre qu’ils ne peuvent vivre tranquillement dans les limites d’un État, à moins qu’ils n’en deviennent citoyens. Témoins les Creeks et les Cherokees qui, dans le temps, furent sur le point de causer un conflit terrible entre l’État de Géorgie et le gouvernement général.

Dans plusieurs des derniers traités dont j’ai fait mention, les Indiens ont renoncé à leurs annuités permanentes, et, en échange, ont consenti à accepter des sommes assez considérables pour un nombre limité d’années et par payements à termes fixes. Quelque forte que soit l’annuité qu’il perçoit, l’Indien ne met jamais rien de côté pour les besoins de l’avenir  ; c’est dans son caractère. Il vit au jour le jour  ; tout est dépensé dans le courant de l’année où le payement lui a été fait. Supposez maintenant que le montant du dernier payement ait été versé, quelle sera ensuite la condition de ces tribus  ? Voici ce que j’en pense : elles doivent ou périr de