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envahir ces terres et en déposséder les Indiens. Cela se fait, soit par négociation ou achat nominal, soit en rendant la situation des sauvages si pénible, qu’ils ne trouvent d’autre alternative que le déplacement ou l’émigration.

Troisième et quatrième questions. Lorsque le territoire de l’Orégon[1] sera incorporé dans l’Union, les missionnaires de cette région ne pourraient-ils point organiser les sauvages convertis en districts et comtés distincts, peuplés ainsi de citoyens américains, quoique d’origine indienne  ? La propriété des Indiens dès lors deviendrait inviolable, et les missionnaires auraient le temps de leur persuader de quitter la vie nomade ou de chasseurs, pour embrasser la vie pastorale  ; plus tard ces sauvages cultiveraient leur sol, sans être inquiétés par les prétentions des blancs.

Réponse. Lorsque l’Orégon sera devenu État, il suivra la même politique que celle qu’ont adoptée jusqu’ici les autres États  ; c’est-à-dire qu’il soumettra indistinctement tous les habitants à sa juridiction et aux lois de l’État. La politique des Américains a toujours été d’éloigner les Peaux-Rouges des terres de chaque nouvel État aussitôt

  1. L’Orégon fut organisé en territoire le 14 août 1848 et admis dans l’Union, comme État, le 14 février 1859 — sa capitale est Salem — sa superficie est de 95, 274 milles carrés — sa population, en 1860, était de 52, 465, en 1870, de 90, 922. Aujourd’hui elle dépasse les 100, 000. (Note de la présente édition.)