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doigt du Seigneur dans les manifestations spontanées de ces hommes malheureux.

La langue des Ponkahs diffère peu de celle des Ottoes, des Kansas et des Osages. Intrépides et d’une bravoure éprouvée, ils savent, malgré leur petit nombre, se faire redouter de leurs voisins, plus nombreux. On pourrait bien les appeler les Têtes-Plates des plaines à cause de leur courage. Quoique attachés par goût à la vie nomade, ils ont cependant commencé à cultiver quelques champs de maïs, de citrouilles et de patates.

Voilà donc une terre encore en friche, mais qui n’attend qu’une main généreuse et charitable pour porter des fruits dignes de la céleste rosée. Le Seigneur pourrait-il refuser sa grâce et ses secours à l’homme apostolique qui abandonne tous les avantages de la vie civilisée, pour venir, au milieu des privations de tout genre, apprendre au pauvre sauvage les vérités salutaires et si consolantes de l’Évangile  ?

Quand je pense aux espérances que me font concevoir les tribus de l’ouest et du nord des États-Unis, je ne puis m’empêcher de bénir la bonté et la miséricorde de mon Sauveur, et de trembler en pensant combien redoutables sont les jugements de sa justice. Tandis que l’Europe, ébranlée par les efforts incessants d’une impiété savante, semble n’avoir plus de force et de vigueur que pour secouer ce joug divin que le sang de Jésus-Christ a rendu si doux et si léger, l’infortuné habitant du