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ennemis. Cachés par une lisière de forêts dans la vallée basse du Missouri, ils se rendirent en silence et sans bruit vers le village des Mandans.

La cérémonie que les sauvages appellent fumer le calumet de la paix se prolonge ordinairement pendant plusieurs heures.

On allait en finir et on se disposait à entrer dans le village, lorsque tout à coup retentit le cri de guerre des Arickaras, qui s’élancent en avant. À la première décharge des fusils et des flèches, les douze députés assiniboins restent sur le carreau. Leurs chevelures sont aussitôt enlevées et leurs cadavres horriblement mutilés. Ce fut l’affaire d’un moment. Ensuite trois cents Arickaras, poussant des hurlements de victoire, se précipitent vers la colline, pour continuer le massacre des Assiniboins. Au premier signal de l’attaque, Tchatka s’élance sur son coursier et prend la fuite. Tous ses partisans le suivent. Mais la plupart des Assiniboins, étant à pied, sont bientôt rejoints par leurs ennemis à cheval, et tombent sous les coups de ces derniers. Plusieurs d’entre eux cependant se défendirent en braves, malgré leur infériorité numérique, et quoique grièvement blessés, eurent le bonheur de gagner la forêt et d’échapper au carnage. Après le combat, les cadavres de cinquante-trois Assiniboins étendus çà et là dans la plaine demeurèrent sans sépulture et furent dévorés par les loups et les vautours.

Mais le grand chef, le conducteur de la nombreuse