Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/273

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Union pour s’y procurer la poudre et les balles nécessaires et quelques livres de tabac pour fumer la paix. Arrivés en vue du village, ils s’arrêtèrent et firent aux Mandans des signaux d’amitié, les priant de venir les rejoindre. Tchatka se plaça sur une haute colline, d’où il observa tout ce qui se passait alentour, et, au son du tambour, se mit à chanter ses invocations à ses manitous. Il députa douze hommes de sa bande, portant un petit drapeau et le calumet de la paix, avec ordre de le fumer à moitié chemin. Par bonheur pour les Mandans, quelques Arickaras, au retour de leur chasse, s’étaient arrêtés parmi eux. O. r, entre tous les sauvages du haut Missouri, les Arickaras passent pour les plus fourbes. Tchatka, contre son attente, allait être pris dans ses propres filets. Venu pour frapper une petite bande mandane isolée, et retourner chez lui avec des dépouilles et des chevelures, il était tombé dans le piège qu’il voulait tendre aux autres.

Après que les députés assiniboins se furent réunis aux Mandans pour fumer paisiblement le calumet ensemble, les perfides Arickaras se retirèrent en toute hâte pour aller annoncer à leurs chefs cette réunion si subite et si imprévue. L’occasion était bonne de commettre une vilenie. Ils arrivent  ; leur camp est bientôt sur pied, le cri de guerre retentit. En peu d’instants on s’arme et les chevaux sont sellés. Les Arickaras avaient les plus grands avantages sur leurs