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Pieds-Noirs avec les guerriers de Tchatka. Malgré toutes les manœuvres de celui-ci pour se tenir à l’abri du danger, il se trouva enveloppé au milieu du combat, ne sachant de quel côté se tourner. Les Pieds-Noirs se défendirent courageusement, mais durent céder à un nombre si supérieur d’adversaires. Plusieurs toutefois s’échappèrent à la faveur du brouillard.

Le cheval de Tchatka fut tué sous lui dans la mêlée : cavalier et coursier roulèrent dans la boue. Au même instant, un Pied-Noir, d’une haute stature et d’une force prodigieuse, voulut porter un coup de lance à Tchatka, mais il ne sut point l’atteindre  ; la lance passa à côté de la tête de son ennemi et pénétra tremblante dans la terre. Il l’attaqua ensuite le couteau en main. Mais Tchatka se releva rapidement de sa chute et, tout poltron qu’il était, ne manqua ni de force ni d’adresse. Il saisit le bras armé de son terrible agresseur et fit de grands efforts pour s’emparer du couteau. Comme la lutte avait cessé au front de la ligne, les Assiniboins, s’apercevant de l’absence de leur chef, retournèrent à sa recherche. Ils le trouvèrent abattu et se défendant encore contre son puissant adversaire. Le Pied-Noir parvint à se dégager et levait déjà le bras pour plonger son couteau dans le cœur de Tchatka, lorsqu’il reçut sur le crâne un coup de casse-tête qui l’étendit sans connaissance. Tchatka alors saisit l’instrument meurtrier et acheva le Pied-Noir. En se relevant, le vainqueur