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disant disant pénitences ou macérations, ses observances superstitieuses, n’ont pas d’autre but. Porter la plume d’aigle, emblème de la vaillance, est pour lui le plus grand honneur, le plus riche et le plus bel ornement ; car elle prouve qu’il s’est déjà distingué à la guerre. Généralement à l’âge de seize ou dix-huit ans, après son premier essai de jeûne et après avoir choisi son manitou, ou esprit tutélaire, le jeune Indien vase joindre aux partis de guerre, qui sont composés uniquement de volontaires.

Un chef ou partisan qui a l’intention de former un parti se présente au milieu du camp, un casse-tête à la main et le corps peinturé de vermillon, symbole du sang. Il entonne son hymne guerrier ; ces sortes de chants sont généralement courts. Le partisan raconte avec emphase ses hauts faits, vante son ardeur patriotique et militaire, et expose les sentiments et les motifs personnels qui le portent à la vengeance. Le chant est accompagné du son d’un grossier tambour et de l’agitation du sischiquoin, ou gourde remplie de petits cailloux. Le sauvage frappe ensuite fortement la terre du pied, comme s’il était capable de faire trembler l’univers entier. Tous les jeunes gens l’écoutent avec la plus sérieuse attention, et ceux qui se lèvent pour se joindre à lui deviennent dès lors volontaires du parti ; eux, à leur tour, entonnent une chanson de guerre, et cette cérémonie tient lieu d’un engagement solennel, dont personne ne saurait honorablement se dégager. Chaque volontaire ainsi