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n’échapperait pas à une vigoureuse bastonnade.

Dès que le règlement est promulgué, on commence à construire le parc ou l’enclos. Tout le monde y travaille avec ardeur et avec joie, car c’est une affaire de la plus haute importance, et d’où dépend la subsistance d’un grand nombre d’individus pour plusieurs mois de l’année. Le parc a une superficie d’environ un arpent  ; pour le clôturer en forme de cercle, les sauvages plantent en terre et fixent fortement des poteaux, dont ils remplissent les intervalles avec des bûches, des branches sèches, de gros blocs de pierre, de la terre, des broussailles, en un mot avec tout ce qu’ils peuvent trouver dans le voisinage. L’espèce de palissade qui constitue ce cercle n’a qu’une seule ouverture ou, si l’on veut, qu’une sortie étroite. Devant cette ouverture, est une pente de quinze à vingt pieds, qui s’étend entre deux coteaux  ; la pente va s’élargissant à mesure qu’on s’éloigne du cercle  ; sur les deux bords ou lisières de cette pente, on établit encore de longues et fortes barricades qui s’étendent au loin dans la plaine.[1]

Dès que tous les préparatifs sont achevés, les sauvages choisissent le grand maître des cérémonies et du parc. C’est généralement un vieillard, un personnage distingué, qui appartient à la bande du Wah-kon (ou incompréhensible), et qui s’est rendu fameux dans l’art de la jonglerie. On sait que les Indiens la regardent comme une science surna-

  1. Voici le plan de cette construction, d’après un des-