Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/197

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sont une branche, prétendent que le tonnerre est un grand oiseau, et que le bruit sourd qu’il fait entendre est causé par un nombre immense de jeunes oiseaux. Le grand oiseau, disent-ils, frappe le premier coup et les jeunes le répètent ; c’est la cause de la durée des coups qui se succèdent. Le Sioux dit que ce sont les jeunes tonnerres ou jeunes oiseaux qui font le mal, comme de jeunes étourdis qui n’écoutent jamais le bon conseil ; le vieux tonnerre ou grand oiseau est sage et bon : il ne tue jamais et ne fait de mal à personne.

Les Assiniboins craignent beaucoup les chauves-souris. Si elles viennent à voler près de la tête d’un homme, c’est un mauvais présage.

Le feu follet excite aussi leur frayeur : l’homme qui en voit pendant la nuit est persuadé que la mort va enlever quelque membre chéri de sa famille.

Ils croient aux rêves : d’après eux, les bons rêves viennent d’un esprit qui les aime et qui veut leur donner de bons avis ; les mauvais rêves, le cauchemar surtout, les rendent tristes et mélancoliques, leur font craindre que des malheurs ne leur arrivent.

Dans une famille indienne, il ne se passe pas un jour sans que quelqu’un ait vu ou entendu quelque chose de mauvais augure ; ce qui excite toujours beaucoup d’inquiétude : leurs idées et leurs croyances superstitieuses font leur tourment.

Agréez, etc.

P. J. De Smet, S. J.