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peu et rarement  ; ils communiquent toutefois leurs opinions aux blancs qui s’en informent et dans lesquels ils ont confiance.

Les principes moraux des Assiniboins sont en petit nombre. Leurs idées sur le bien et le mal sont très-peu précises. Ils paraissent respecter la position individuelle ou sociale établie parmi eux. La peur, dans presque toutes les occasions, gouverne et détermine l’action du sauvage. S’il soupçonne avec quelque fondement qu’un autre veut attenter à ses jours, il saisit la première occasion pour tuer son ennemi, s’il le peut faire sans danger pour lui-même. Ce cas n’est point considéré comme un homicide, mais plutôt comme une légitime défense. Le crime de meurtre proprement dit leur est inconnu  ; ils ne tuent jamais que lorsqu’ils sont en querelle, pour se venger ou pour se défendre  ; la coutume chez eux justifie l’acte. Agir autrement serait regardé comme un acte de folie.

Le vol, chez les Assiniboins, n’est jugé infâme et honteux que quand il est découvert. Dans ce cas la honte et l’infamie sont plutôt attachées à la maladresse du voleur, qui a mal pris ses mesures. Les vieilles femmes sont reconnues comme les plus adroites voleuses du pays  ; néanmoins on peut dire que les hommes manquent rarement l’occasion d’enlever un objet quelconque, dès qu’il peut leur être utile.

L’adultère est puni de mort dans presque tous les cas. Le séducteur échappe rarement au châti-