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représentations. Les jongleurs ou hommes de médecine font leurs tours de passe-passe ou d’escamotage  ; quelques-uns paraissent assez habiles pour en imposer à ces âmes simples et crédules, qui voient du merveilleux dans tout ce qu’elles ne peuvent comprendre  ; c’est alors, d’après eux, le Petit ou le Grand Wah-kon qui font intervenir leur puissance, selon que la chose leur paraît plus ou moins incompréhensible. La plupart de ces représentations se passent à exécuter de petits tours d’adresse, qui exciteraient à peine, dans un cercle de gens civilisés, le moindre étonnement ou la plus légère hilarité. Pendant l’exécution, les hommes et les femmes accompagnent les jongleurs d’une espèce de psalmodie monotone, qui consiste à bredouiller quelques paroles analogues à la circonstance, et qu’on entend à peine, tant les modulations de leur voix sont peu sensibles.

Le troisième jour, ont lieu des danses et des festins, auxquels tous participent. C’est un spectacle vraiment amusant. Parmi les différents mets, les chiens sont principalement en honneur  ; grands et petits, rôtis et bouillis, entiers ou découpés, ils sont à la tête du menu dans ce Grand Festin religieux. On y sert aussi des plats de fruits et de racines, du blé, du maïs, du sucre, etc.

Avant le repas, on voit sur une longue rangée les marmites et les chaudières de la tribu, de toute grandeur et de toute forme, suspendues au-dessus des feux. Les mets sont distribués ensuite