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on a ôté l’écorce ; il est haut de trente à quarante pieds. Hommes, femmes et enfants s’empressent, par esprit religieux, d’y mettre la main pour l’élever et le planter ensuite en terre, au milieu des acclamations de la tribu.

Après tous ces préparatifs, la cérémonie commence par un discours et des prières adressées au Grand Esprit par le grand prêtre interprète de la tribu réunie. Il le supplie d’accepter leurs offrandes, de les prendre en pitié, de les protéger contre les maladies, les accidents et les malheurs de toute espèce, de leur accorder des chasses abondantes, beaucoup de buffles, de biches, de chevreuils, de grosses-cornes, de cabris, etc., et de vouloir les aider dans leurs guerres et leurs excursions contre les ennemis. Il offre ensuite le calumet ou la pipe de paix au Grand Esprit, au soleil, aux quatre points cardinaux, à l’eau et à la terre, avec des paroles analogues aux bienfaits qu’ils en espèrent obtenir. Il passe ensuite le calumet sacré aux chefs et aux guerriers ; tous en tirent quelques bouffées, que chacun dirige vers le ciel en soufflant et élevant le calumet. La journée se termine par la grande Danse de médecine et une rare variété de cabrioles exécutées en l’honneur des animaux nommés plus haut ; dans ces danses, ils imitent, autant que possible, les cris, les mouvements ou les allures de ces mêmes animaux. Les hommes seuls y assistent.

Le deuxième jour se passe en spectacles ou