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kon (incompréhensible). Ils l’écoutent  ; et ils interprètent sa pensée lorsque, après un orage, ils aperçoivent quelquefois les effets de la foudre sur les arbres, sur l’homme, sur les chevaux. Le tonnerre est pour eux un objet de crainte sur lequel ils n’ont aucun pouvoir  ; par conséquent, ils lui font des sacrifices afin d’être épargnés.

Il est rare que dans le courant d’une année une famille ne soit visitée par quelque malheur ou accident, comme les maladies, la perte d’amis qui meurent de mort naturelle ou victimes de leurs ennemis, le vol de chevaux, qui constituent leur plus grand trésor, la rareté du gibier, qui les soumet à des jeûnes rigoureux, et cause même souvent la famine. À la moindre infortune, le père de famille présente le calumet au Grand Esprit, et le supplie, dans sa prière, d’avoir pitié de lui, de ses femmes et de ses enfants. Il promet de sacrifier une partie de ses biens dès que le Grand Esprit fera entendre sa voix, c’est-à-dire au premier coup de tonnerre du printemps, dans l’espoir de trouver protection contre tous les périls le reste de l’année.

Lorsqu’une grande assemblée peut avoir lieu, les différents camps ou tribus de la nation se réunissent au commencement du printemps, autour d’une source, pour offrir de commun accord leurs dons et leurs sacrifices. C’est la cérémonie religieuse par excellence  ; les Assiniboins y attachent le plus haut prix. Ils en parlent beaucoup, longtemps d’avance, et ils la voient arriver avec une vive