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ou moins le même, quant au fond, dans la plupart des tribus sauvages qui peuplent les plaines et les forêts du haut Missouri.

Enveloppés dans les ténèbres de l’idolâtrie, ces peuples n’ont aucune idée claire de leur origine et de leur destinée. Sur ces graves questions : D’où suis-je venu  ? et quel sera mon sort après cette vie  ? les conjectures sont très-variées parmi les tribus qui n’ont jamais reçu la moindre notion des grandes vérités de l’Évangile. Tous les Indiens admettent l’existence d’un Grand Esprit, ou d’un Être suprême qui gouverne tout, décide de toutes les affaires importantes qui arrivent en ce monde, et manifeste son action même dans les événements les plus ordinaires. Mais ils n’ont pas la moindre idée des attributs du Créateur. Ils croient qu’ils peuvent obtenir ses faveurs pour l’accomplissement de leurs projets, quelle que soit leur nature, bonne ou mauvaise, par des présents, des macérations corporelles, des pénitences, des jeûnes, etc. En voici une preuve : chaque printemps, au premier coup de tonnerre, qu’ils appellent la voix du Grand Esprit, qui leur parle des nuages, les Assiniboins offrent des sacrifices  ; les uns brûlent du tabac, présentent au Grand Esprit des morceaux exquis de chair de buffle, qu’ils jettent sur des tisons ardents  ; d’autres se font des incisions dans les parties les plus charnues du corps et vont jusqu’à se couper les doigts pour les offrir en sacrifice. Le tonnerre est, après le soleil, leur plus grand Wah-