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sans délai. Je conserve l’espoir que nous ne serons point trompés dans notre attente. Nous savons que les Robes noires se dévouent au bonheur et au bien-être des sauvages. Si, pour hâter la réalisation de ce projet, des moyens pécuniaires étaient nécessaires, j’emploierais volontiers une partie des annuités de ma nation pour y subvenir.

’Je m’aperçois que les buffles diminuent chaque année. Qu’allons-nous devenir sans votre secours  ? Si nos enfants ne sont instruits à temps, ils disparaîtront avec le gibier. J’ai appris la nouvelle que les Longs Couteaux (Américains) ont acheté les terres des Chippeways, des Sioux et des Winnebagos jusqu’à la Rivière-Rouge, et des Pawnees, des Omahas et des Ottoes sur le Missouri. Les blancs s’approchent donc du nord et de l’est  ; c’est un motif de plus pour hâter votre arrivée. J’espère que ces paroles vous parviendront, que vous les écouterez, que vous penserez à notre situation. Faites ceci, Robe noire, à la demande de votre ami

«  L’Ours-fou, grand chef des Assiniboins.  »

Que dites-vous de cette épître  ? n’est-elle pas originale et marquée au coin d’une noble simplicité  ?

En ce moment, des milliers de blancs envahissent le pays indien, depuis l’embouchure de la rivière Kansas jusqu’à l’Eau qui coule. Deux grands et nouveaux territoires viennent d’être érigés par le gouvernement des États-Unis, sous les