Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/151

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

langue potowatomie un sermon qui dura trois quarts d’heure. Le nombre des communiants était considérable. L’attention, la modestie et la dévotion de tous les auditeurs, dont quelques-uns avaient des livres de prières, d’autres des chapelets, fit une profonde et, je l’espère, une durable impression sur l’esprit de nos sauvages des plaines. Durant plusieurs jours ils ne cessèrent d’en parler et de m’interroger sur la doctrine qui doit les rendre heureux et les conduire au ciel.

Nous trouvâmes la mission Sainte-Marie dans une condition très-florissante. Les deux écoles sont très-fréquentées  ; les Dames du Sacré-Cœur ont su gagner l’affection des filles et des femmes de la nation, et les instruisent avec le plus grand succès. Les Potowatomies rapprochent de plus en plus leurs demeures de l’église et de «  leurs bons Pères  »   ; ils ont commencé avec résolution à cultiver et à élever des animaux domestiques. Chaque dimanche, les Pères ont la douce consolation de contempler une belle assemblée d’Indiens réunis dans la cathédrale en bois, et d’y voir quatre-vingts à cent vingt personnes s’approcher pieusement de la sainte table. Nous passâmes deux jours à la mission  ; les sauvages quittèrent l’établissement le cœur rempli de joie et avec l’espoir de trouver un jour le même bonheur au milieu de leurs propres tribus. Ah  ! puisse leur attente se réaliser un jour  !

Le temps était beau  ; en trois journées nous nous