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la mère choisit elle-même l’opérateur et lui remet le couteau entre les mains. Elle étend son enfant sur une peau soigneusement préparée et peinturée, que les Canadiens appellent «  pare-flèche.  » Tandis qu’un des parents ou des amis tient le petit patient dans une position immobile, l’opérateur fait cinq incisions dans le bord de chaque oreille  ; ces incisions sont destinées à recevoir plus tard des ornements. La mère offre ensuite un cheval à l’opérateur et fait quelque autre cadeau à chacun des assistants. Dans le même local, grossièrement construit a cette occasion et composé de six loges, nous fûmes témoins d’une autre cérémonie. Les Soshonies ou Serpents avaient à peine quitté les monts Rocheux pour se rendre au grand Conseil, quand ils furent suivis et attaqués par des Sheyennes qui tuèrent deux hommes et enlevèrent leurs chevelures. Les Sheyennes «  durent payer ou couvrir les corps,   » satisfaction requise par les Indiens, avant d’accepter le calumet de paix. Les principaux chefs de la nation sheyenne et quarante guerriers Soshonies s’étaient rassemblés à cet effet. D’abord plusieurs discours furent prononcés de part et d’autre, comme des préliminaires de paix… On servit ensuite un festin, auquel tous prirent part, et qui consistait en maïs écrasé et bouilli. Les chiens rôtis furent épargnés  ; les Soshonies semblent n’y pas tenir dans leur menu. Après le festin, les Sheyennes apportèrent des présents qui consistaient en tabac, couvertures, couteaux,