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tisés, à la grande joie de toute la nation. J’eus chaque jour des conférences avec les sauvages, tantôt dans l’une, tantôt dans l’autre bande  ; toujours ils m’écoutaient avec la plus grande attention et le plus profond respect, exprimant le vif désir d’avoir des prêtres missionnaires de résidence au milieu d’eux. Parmi les Rapahos, j’ai baptisé trois cent cinq petits enfants  ; parmi les Sheyennes, le nombre d’enfants baptisés montait à deux cent cinquante-trois  ; parmi les Brûlés et les Osages Sioux, à deux cent quatre-vingts  ; et dans le camp de l’Ours-Barbouillé, il y en eut cinquante-six. Le nombre de métis baptisés dans la plaine du grand Conseil et sur la Platte fut de soixante et un. Dans les différents forts du Missouri, pendant les mois de juin et de juillet derniers, trois cent quatre-vingt-douze enfants ont été baptisés. Le nombre total de ceux qui reçurent le baptême est de quinze cent quatre-vingt-six. Il en est mort un grand nombre un peu plus tard par suite de différentes maladies qui ont ravagé les camps indiens.

J’ai été témoin pour la première fois d’une singulière coutume, à laquelle les Sheyennes semblent attribuer autant d’importance que les peuples asiatiques en attachent à la circoncision  ; c’est « la coupure ou section qui se fait aux oreilles des enfants. » Cette pratique paraît être générale parmi toutes les tribus du haut Missouri et probablement chez d’autres encore, peut-être avec quelque variété dans la forme ou la cérémonie. Parmi les Sheyennes