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tribu siouse, comme je leur donnais l’explication du sixième et du septième commandement : «  Luxurieux point ne seras, etc. ; Faux témoignage ne diras, etc.,   » un chuchotement universel et un rire embarrassé se manifestèrent dans l’auditoire. Je m’informai du motif de ce qui se passait, et leur dis : «  La parole que je vous annonce est la loi de Dieu, imposée à tous les hommes sur la terre, et non pas la mienne  ; elle demande toute votre attention et tout votre respect  ; ceux qui observent les commandements auront la vie éternelle, tandis que les prévaricateurs de la loi sainte auront l’enfer et ses tourments pour partage.  » Le grand chef se leva aussitôt et me répondit : «  Père, nous avons ignoré la parole du Grand-Esprit et nous avouons nos fautes. Nous sommes tous de grands menteurs  ; nous avons volé, tué, incendié et fait tout ce que le Grand-Esprit défend de faire  ; si vous restiez ici pour nous enseigner, nous tâcherions de mieux vivre à l’avenir.  »

Ils me prièrent de leur donner l’explication du baptême  ; plusieurs d’entre eux avaient assisté à la cérémonie de cette régénération spirituelle, lorsque j’eus la consolation d’y admettre les enfants métis. Je me rendis à leur demande et leur fis une longue instruction sur les bienfaits et les obligations du sacrement. Tous me prièrent d’accorder cette même faveur à leurs enfants. Le lendemain la solennité eut lieu  ; deux cent trente-neuf enfants ogallalas (les premiers de leur tribu) furent bap-