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du Conseil, de tous les blancs, des métis et d’un grand nombre d’indiens. Après l’instruction, vingt-huit enfants et cinq adultes furent régénérés dans les saintes eaux du baptême, suivant toutes les cérémonies du rite catholique.

Les Canadiens, les Français et les métis qui habitent le territoire indien témoignent aux prêtres qui les visitent une grande bonté et beaucoup de respect. Il est vraiment affligeant de les voir errer çà et là comme autant de brebis égarées. J’ai la ferme conviction que deux bons missionnaires obtiendraient parmi eux les plus grands succès. Bientôt de belles chrétientés s’élèveraient  ; elles fourniraient des catéchistes qui travailleraient de concert avec les prêtres à la conversion de tant de malheureuses tribus abandonnées aujourd’hui dans leurs vastes déserts, sans consolation et sans espoir.

Pendant les quinze jours que je passai dans la plaine du grand Conseil, je fis des visites fréquentes à différentes bandes de sauvages, accompagné d’un interprète. Celui-ci m’aida avec une extrême obligeance à faire connaître à ces Indiens la sainte loi du Seigneur. Ils assistèrent aux instructions avec empressement et intérêt. Chaque fois que je parlais des vices auxquels je les connaissais enclins, ils s’avouaient coupables avec une simplicité et une franchise étonnantes. Dans une instruction sur les dix commandements de Dieu, que je faisais un jour au camp des Ogallalas,