Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/129

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

écoles pour s’instruire et procurer ainsi le bien-être général.

À peu d’exceptions près, tous les métis ont été baptisés et reçus comme enfants de l’Église. Depuis vingt ans, ils désirent et demandent avec instance des prêtres catholiques, manifestant ainsi leur bonne volonté de faire tout ce qui est en leur pouvoir afin de subvenir aux besoins et au maintien de leurs missionnaires. Si les supérieurs ecclésiastiques n’y pourvoient en temps, il est à craindre que ces nouvelles colonies ne passent sous la direction d’hommes qui feront tout leur possible pour éteindre dans les cœurs de ces braves et simples métis les germes de foi et les bons sentiments qu’ils montrent en faveur du culte catholique. Auront-ils enfin des prêtres  ? C’est une question de la plus haute importance et dont dépend le salut de plusieurs milliers d’âmes. Elle va se décider bientôt  ; elle s’agite déjà, et à moins que des missionnaires fervents n’y soient envoyés, nous le répétons, il est à craindre que les ennemis de l’Église ne prennent les devants sur ce terrain vierge, et ne s’y établissent.

Le deuxième dimanche de septembre, fête de l’Exaltation de la Sainte Croix, trois jours après mon arrivée dans la plaine du grand Conseil, quelques loges de peaux furent arrangées et ornées en forme de sanctuaire. Sous cette voûte improvisée, j’eus le bonheur d’offrir le très-saint sacrifice de la messe, en présence des messieurs