Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/124

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

réussite des plus hautes perspectives de la sagesse humaine, et des déceptions qui font connaître à l’homme sa profonde faiblesse.

Nous suivîmes la grande route au sud de la rivière Platte, au pied des grandes Côtes-Noires. Sur ce chemin, nous nous trouvâmes à l’abri des obstacles qui avaient mis si souvent en danger nos voitures et nos animaux. Après huit jours de voyage sans le moindre accident, nous arrivâmes au fort Laramie. Le commandant nous apprit que le grand conseil des Indiens devait avoir lieu à l’embouchure de la Rivière aux chevaux, dans une vaste plaine située à trente-sept milles plus bas, et arrosée par la Platte. Le lendemain, j’acceptai l’invitation que le respectable colonel Campbell me fit de m’y rendre  ; je pris place dans sa voiture, et nous arrivâmes à la plaine du conseil, au coucher du soleil. Le surintendant colonel M. Mitchell me reçut avec la plus franche cordialité et la plus aimable bienveillance  ; il insista pour que je fusse son hôte pendant tout le temps que durerait le conseil. Toutes les autres personnes du fort se montrèrent également pleines d’égards pour moi.

Dans la plaine déjà indiquée se trouvaient environ mille loges (dix mille sauvages) appartenant à différentes tribus, savoir : les Sioux, les Sheyennes et les Rapahos, avec plusieurs députations des Corbeaux, des Serpents ou Soshonies, des Arickaras, Assiniboins et Minatarees. Dans une prochaine lettre, je me propose de vous entretenir de