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des Ottoes, à la distance de six cent dix milles de Saint-Louis, et ensuite continuer ma course à cheval à travers des plaines immenses, pendant environ vingt-cinq jours. Un voyage dans les belles plaines du grand désert américain, et surtout dans le voisinage de cette magnifique rivière qui descend par d’innombrables torrents des monts Rocheux, offre sans doute beaucoup de charme et pourrait prêter à des descriptions pleines d’intérêt  ; mais c’est une matière dans laquelle j’ai eu des devanciers  ; ce serait, de plus, donner aux lettres que j’ai l’honneur de vous adresser une extension que je ne puis et n’ose me permettre. Je me bornerai à vous transcrire l’aperçu général qu’en a tracé M. Nicollet. J’ai pu apprécier par moi-même l’exactitude et la fidélité du tableau.

«  Jetez un regard sur la vaste étendue d’une plaine, dominez une à une ses ondulations, et porté, comme d’une vague à l’autre, de la vallée sur le coteau, arrivez enfin à l’interminable prairie qui se déroule sous vos yeux, les heures, les jours et les semaines se succéderont, et toujours des émotions pleines de charme et de variété captiveront votre esprit, le spectacle d’inépuisables richesses et de nouvelles beautés fascinera vos regards. Il est sans doute des instants où les ardeurs d’un soleil de feu, et la dure privation d’une eau limpide et propre à étancher la soif qui vous dévore, viennent vous rappeler que les jouissances