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le reptile, qui meurt assez tôt après avoir distillé son venin. On lui ouvre l’estomac, on en extrait le contenu, et on l’applique sur la blessure ; l’inflammation cesse et les effets dangereux du poison sont détruits. Quand l’empoisonnement est très-considérable, les sauvages se servent des os aigus et des dents du serpent pour piquer et ouvrir la peau tuméfiée ; par ce moyen ils dissipent l’intoxication. Le serpent connu sous le nom de tête de cuivre a un poison si subtil, que son souffle seul cause la mort à celui qui l’aspire. Sa langue n’est pas fourchue comme celle des autres serpents ; elle est de forme triangulaire. Lorsqu’on effarouche le reptile, sa tête s’aplatit, il rejette avec force par la bouche une grande quantité de venin jaune jusqu’à ce qu’il expire.

Le 11, nous arrivâmes de bonne heure à la partie supérieure d’une belle plaine en pente douce. L’ayant traversée, nous nous trouvâmes au Fort Alexandre, situé sur la rive de la Roche-Jaune, et à une faible distance de l’embouchure de la petite rivière Bouton de Rose. Il y a environ deux cents milles du Fort Union au Fort Alexandre. L’hiver est très-rigoureux dans ces parages ; il commence en novembre pour ne finir qu’en avril. Agréez, etc.

P. J. De Smet, S. J.