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ques-uns, couverts de lave et de scories, étaient évidemment des cratères d’où les matières volcaniques avaient été lancées dans les plaines voisines.

Au déclin du jour, nous fûmes témoins d’un beau phénomène. La lune était entourée de quatre cercles : le premier d’un bel azur, le second de pourpre, le troisième blanc, et le quatrième était obscur ou noir. Au milieu de ces cercles, la lune brillait de tout son éclat. Les sauvages augurèrent de ces signes qu’une bande ennemie se. trouvait dans notre voisinage, et ils passèrent la nuit à veiller, les armes à la main…

Le 10, nous quittâmes les hautes côtes et nous fîmes à peu près vingt milles à travers un pays stérile, très-rugueux et raviné par les pluies. Une espèce de salamandre, que l’on nomme communément grenouille à corne, les lézards et les serpents à sonnettes y abondent. Voici ce que j’ai pu apprendre des sauvages sur les moyens dont on se sert pour guérir la morsure de ce dernier reptile. La racine noire est regardée parmi eux comme un antidote souverain, et la Providence l’a rendue très-abondante, précisément dans les lieux où ces reptiles se trouvent. C’est bien le cas de dire que le remède est à côté du mal. Il suffit de bien mâcher la plante et de l’appliquer sur la blessure pour que l’enflure s’arrête et disparaisse bientôt. Lorsqu’un sauvage, son cheval ou son chien ont été mordus par un de ces serpents, on poursuit à toute outrance