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raines que l’on y entend parfois sont épouvantables. Je pense néanmoins que l’endroit le plus remarquable de ce continent, et peut-être le plus merveilleux de l’hémisphère septentrional, se trouve au centre même des montagnes Rocheuses, entre le 43e et le 45e degré de latitude et le 109e et le 111e degré de longitude, c’est-à-dire entre les sources de la rivière Maddison et de la Roche-Jaune. Il s’étend à une distance de près de cent milles. Les fontaines bitumineuses, sulfureuses et thermales y sont en très-grand nombre. Les sources chaudes contiennent une grande quantité de matières calcaires, et s’échappent des coteaux plus ou moins élevés qui ressemblent par leur nature, sinon par leur étendue, aux fameuses fontaines de Pambouk-Calessi,[1]dans l’Asie Mineure, et qui ont été si bien décrites par Chandler.[2] La terre est soulevée à une grande hauteur, et l’action des éléments lui fait prendre les formes les plus variées et les plus fantastiques. Des gaz, des exhalaisons, de la fumée sortent sans cesse par des milliers d’ouvertures, depuis la base jus-

  1. Village de la Turquie d’Asie, dans l’Anatolie, sandjak de Kermeïan  ; à 3 1. 1/2 N. de Degnizli, à 3 1. de la gauche du Buïuk-Meïnder (Note de la présente édition.)
  2. Voir, sur ce savant helléniste et archéologue anglais, la note, pag. 115 «  Voyages dans l’Amérique septentrionale. Orégon  » — par le R. Père P. J. De Smet, S. J. — Bruxelles, M. Closson et Cie, 26, rue Saint Jean. 1874. (Note de la présente édition.)