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qui s’étend jusqu’aux Buttes de la Tête de Hibou. Ces buttes, dans cet océan de prairies, servent à diriger le guerrier, le voyageur et le chasseur  ; on les aperçoit à une distance de trente milles. Du sommet de cette côte, nous avons contemplé avec plaisir ce qu’on appelle le pays des terres blanches, ou plaines argileuses de la Roche-Jaune.[1] Du sud au nord, elles mesurent un espace de trente à quarante milles. Je suppose que ce sol ressemble à celui qui avoisine le Missouri et qui contient à peu près les mêmes fossiles.

De pareils terrains volcaniques se trouvent aux environs des sources supérieures des rivières de l’Arkansas, de la Platte et de la Grosse-Corne, tributaire de la Roche-Jaune. Près de la source de la Rivière-Puante, l’un des tributaires de la Grosse-Corne et dont les eaux imprégnées de soufre ont les mêmes qualités thérapeutiques que les fontaines célèbres nommées Blue Lick Springs, au Kentucky, se trouve l’endroit appelé l’Enfer de Colter, du nom d’un fameux chasseur de castors. Ce sol est souvent agité par des convulsions formidables. Les gaz sulfureux qui s’en échappent en grande abondance infectent l’atmosphère à plusieurs milles de distance et rendent la terre si stérile, que l’absinthe même n’y peut croître. On m’a assuré que les bruits ou explosions souter-

  1. En 1856, le docteur Heyden y a fait des fouilles par ordre du gouvernement américain.