Ô supplice cruel, dont mon âme est gênée !
Mais c'est trop balancer, ma parole est donnée,
Puisque je l'ai promis, il la faut secourir ;
Sauvons l'impératrice, et puis allons mourir : [1110]
L'amour le veut ainsi, la vertu nous l'ordonne ;
Suivons sans répugnance, un conseil qu'elle donne ;
Nature doit céder, elle a moins de pouvoir,
Et tout cède avec elle, à ce premier devoir.
Scène II
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Est-ce vous cher Olimbre, êtes vous à Carthage ? [1115]
Parmi tant de malheurs, ai-je cet avantage
De pouvoir partager mes desseins entre nous ?
Est-ce vous cher ami, cher Olimbre est-ce vous ?
Oui seigneur c'est Olimbre, ou pour mieux dire encore,
C'est un coeur qui vous aime, un coeur qui vous honore, [1120]