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dont vous honorez les charges que vous rempliſſez ſeront toûjours dignes de la veneration de la poſterité. J’ai fini le Tableau que je prens la liberté de vous ofrir, ne trouvant plus d’ornemens qui lui conviennent ; les Monumens de votre célébre Ville, quelques beaux qu’ils ſoient, ſont bornés par leur nombre : & Vous, Meſſieurs, vous étalez ſans ceſſe des vertus, & vous ajoutez tous les jours au Volume de vos éloges.

Si vos Ancêtres en ont merité d’immortels par le zéle avec lequel ils ont mênagé la liberté & les avantages de la Patrie, l’infatigable atention que vous donnez au bon ordre & à la tranquilité publique, ne vous en rend-elle pas dignes ; & s’ils ont plus d’une fois ſcellé de leur ſang la félicité de leurs Concitoiens, ne ſacrifiez-vous pas tous les jours votre repos, ſouvent même vos interêts, pour la leur conſerver ?

Quelques inégaux que paroiſſent ces ſacrifices, l’honneur qui en revient eſt égal. Il n’eſt pas moins glorieux de préſerver du précipice, que d’en retirer : & quelques diférens que puiſſent être les moïens, les bienfaits qui en réſultent ſont toûjours précieux.

Que vos Citoiens examinent les heureuſes ſources qui ont donné naiſſance aux avantages qui les flatent, & les ruiſſeaux qui les font couler juſqu’à eux ! N’avoueront-ils pas vous être autant redevables, qu’à leurs Peres ? Oüi, Meſſieurs, ils reſpecteront également les Clefs qui tiennent ſermé le Temple de Janus, que celles qui leur ont ouvert celui de la Concorde.

L’Hiſtoire qui n’a point négligé de vous aprendre