diens. Ceux du ſeptiéme Pémaniens. Ceux du huitiéme Segniens. Et ceux du neuviéme Toxandriens.
Ce Peuple, ſi l’on s’en raporte à Céſar qui le connoiſſoit parfaitement, vivoit à peu près, comme vivent dépuis près de deux Siécles, les Cantons Suiſſes. Il ne compoſoit qu’une ſeule, & même Nation, mais elle n’étoit pas toûjours intimement unie. Chaque Canton n’aiant qu’un nom, n’avoit auſſì qu’un Gouvernement. Ils cherchoient à empiéter l’un ſur l’autre, par un eſprit d’ambition, qui, auſſi ancien que le monde, y a toûjours cultivé l’envie de dominer.
Quelque méſintelligence avoit engagé les quartiers des Eburons, & des Aduaticiens, à prendre les armes l’un contre l’autre. Lequel des deux avoit donné lieu à la méſintelligence, c’eſt ce que n’aprend pas Céſar : & ce fait, il faut en convenir, eſt très-indiférent.
Il aprend ſeulement, & c’eſt aſſés pour mon ſujet, que le ſort des armes s’étoit déclaré en faveur des Aduaticiens ; que ceux-ci avoient fait les Eburons leurs tributaires ; & que pour s’aſſurer la preſtation annuelle du Tribut, ils avoient exigé des Otages, du nombre deſquels étoient le neveu & le fils d’Ambiorix, l’un des chefs des Eburons.
Céſar, qui dans le deſſein qu’il s’étoit formé de ſoumettre les Gaules à la République Romaine, s’étoit moins propoſé de les ſubjuguer par la force des Armes, que par artifice, & par adreſſe, avoit trouvé en y entrant, les choſes diſpoſées d’une maniére à favoriſer ſon projet.
Il y trouva éfectivement une multitude de Suiſſes, & de Germaniens, qui avoient ravagé une partie de ces riches Provinces, & qui continuoient d’en ravager, & piller quelques autres. Il ne laiſſa pas échaper une ocaſion ſi propre à ſignaler ſon courage, & à ſeconder ſon ambition.
Capitaine généreux, il prit avec chaleur la défenſe des oprimés ; tomba ſur les opreſſeurs ; tailla en piéces une partie des Barbares ; donna la chaſſe a ce qui en reſtoit, les força de retourner dans les Climats d’où ils