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PRÉFACE.

pouvant m’éloigner de l’ennuieux & du froid, ſans donner l’eſſor à mon imagination, & pour éviter également l’afectation & le galimatias, j’ai cru devoir rendre le Lecteur atentif, en mettant dans un jour gracieux les objets qu’il m’a falu peindre. Loin de repandre dans les deſcriptions que j’en ai fait, tout ce que les pavots ont d’aſſoupiſſant, je me ſuis ſervi des plus vives expreſſions pour réveiller le Lecteur ; ſachant bien que l’admiration commence à naître dans l’eſprit par l’eclat & la nobleſſe des termes qui le frapent. La plupart des objets que la nature & l’art m’ont préſenté, ſont eux-mêmes ſi frapans, que j’en aurois enervé les beautés ſinguliéres, ſi je les avois décrits d’un ſtile bas ou médiocre. En un mot, je n’ai point altéré la vérité, & ſi je ne l’ai pas peinte toute nuë, je ne lui ai du moins donné que des ornemens propres à plaire : peut-être que ſi elle en étoit dépourvûë, ceux qui profeſſent de l’aimer, ne la jugeroient pas digne d’un coup d’œil.

Le ſuccès avec lequel les Délices de France, d’Italie, des Païs-Bas & d’autres ouvrages de ce goût, ont été reçus