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rend chagrins et rêveurs ; plusieurs, corrompus jusqu’à la pourriture par l’esprit de volupté, et plusieurs que l’esprit d’avarice inquiète et trouble par l’empressement d’avoir du bien. Voyez-les tous sans repos et sans ordre : regardez jusqu’à quel point ils se méprisent les uns les autres ; combien ils se haïssent, de quelle manière ils se persécutent, se déchirent, se détruisent et s’entretuent. Voilà donc cette République du monde tyrannisée par ce maudit Roi : qu’elle est malheureuse et digne de compassion !

2. Considérez à votre main droite Jésus-Christ crucifié, qui, avec une tendresse inexplicable de compassion et d’amour, présente à Dieu son Père ses prières et son sang, pour obtenir la liberté de ces malheureux esclaves, et qui les invite à rompre leurs liens pour venir à lui.

Mais arrêtez-vous principalement à regarder cette nombreuse troupe de dévots et dévotes qui sont autour de lui avec leurs, Anges : contemplez la beauté du Royaume de la dévotion ; admirez tant de personnes de l’un et de l’autre sexe, dont les âmes sont pures et blanches comme le lys ; tant d’autres à qui la mort d’un mari ou d’une femme a rendu la liberté de leur cœur, et qui le consacrent à Dieu par la mortification, par la charité et par l’humilité ; tant d’autres qui élèvent leurs familles dans le culte du vrai Dieu, en