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sa divine volonté. Comme ceux qui craignent de perdre quelque chose qui leur est précieux, la tiennent bien serrée en leur main ; ainsi, à l’imitation de ce grand Roi, nous devons toujours dire ; O mon Dieu ! mon âme est en danger de se perdre ; c’est pourquoi je la porte toujours en mes mains, et cela m’empêche d’oublier votre sainte loi. Ne permettez jamais à vos désirs de vous inquiéter, pour petits et peu considérables qu’ils soient ; car après les petits, les grands trouveroient votre cœur plus disposé au trouble et au déréglement. Quand vous sentirez donc quelque inquiétude, recommandez-vous à Dieu, et déterminez-vous à ne rien faire de tout ce que votre désir demande, avant que l’inquiétude soit entièrement calmée, si ce n’est que la chose ne souffrît pas de délai ; mais alors faites un doux effort pour réprimer ou pour modérer le mouvement de votre désir ; et puis faites ce que vous croyez que la raison demande de vous, et non pas de votre désir.

Si vous pouvez découvrir votre inquiétude à votre Directeur, ou du moins à un confident et dévot ami, vous trouverez aussitôt le calme, parce que cette ouverture d’un cœur agité et échauffé le soulage aussi promptement que l’ouverture de la veine soulage un malade de la violence de la fièvre ; et c’est pour le cœur le meilleur de tous les remèdes. Oui, dit le Roi saint