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ces oiseaux, qui s’agitant turbulemment dans les filets où ils ont été pris, s’y embarrassent de plus en plus. Quand donc votre cœur sera pressé du désir d’être délivré de quelque mal ou de parvenir à quelque bien, calmez-vous avant toutes choses, tranquillisez votre esprit et votre cœur, et puis suivez le mouvement de votre désir, pour prendre doucement et avec ordre les moyens convenables à ce que vous souhaitez. Et, quand je dis doucement, je n’entends pas négligemment, mais sans empressement et sans inquiétude ; autrement, bien loin de réussir, vous gâterez tout, et ne ferez rien que vous embarrasser davantage.

Mon âme, Seigneur, est toujours entre mes mains, disoit David, et je n’ai point oublié votre loi. Philothée, examinez plus d’une fois le jour, mais au moins le soir et le matin, si vous avez, comme lui, votre âme entre vos mains, ou si quelque passion ou quelque inquiétude ne vous l’a point ravie. Considérez si vous avez votre cœur à votre commandement, ou bien s’il n’est pas échappé de vos mains pour s’engager à quelque déréglement d’amour, de haine, d’envie, d’avarice, de crainte, de tristesse, de joie ; et s’il s’est égaré, cherchez-le promptement, et le ramenez doucement en la présence de Dieu, remettant toutes vos affections et tous vos désirs sous l’obéissance et la conduite de