d’autant plus dangereux, que l’on a su dans le mariage l’art de toutes les manières de plaire aux hommes. Une telle veuve n’est qu’une idole de la viduité.
Le temps d’émonder et de décharger les arbres est venu, la voix de la tourterelle s’est fait entendre. Ces paroles des Cantiques nous apprennent que le retranchement de toutes les superfluités vaines et sensuelles du monde est nécessaire à toutes sortes de personnes, pour vivre chrétiennement, mais beaucoup plus nécessaire à une veuve occupée comme une chaste tourterelle de ses gémissemens sur la mort de son mari. Aussi, quand Noémi revint de Moal à Bethléem, elle dit aux autres femmes qui la saluoient : Ne m’appelez point, je vous prie, Noémi, car ce nom marque une belle et agréable personne ; mais appelez-moi Maria, car le Seigneur a rempli mon âme d’amertume, depuis que j’ai perdu mon époux. C’est de cette sorte qu’une veuve chrétienne, bien loin de se faire honneur de sa beauté ni de tous ses agrémens, se contente d’être ce que Dieu veut qu’elle soit, c’est-à-dire, humble et abjecte à ses yeux.
Les lampes dont l’huile est aromatique, jètent une plus douce odeur quand on éteint la lumière, et les veuves dont l’amour a été pur et sincère dans le mariage, répandent partout une excellente odeur de vertu et de sainteté quand elles ont perdu