gère ; mais Dieu vous en fera naître d’autres plus fortes, si vous avez sa crainte.
CHAPITRE XXXIV.
POUR jouer et danser licitement, ce doit être par récréation, et non point par inclination ; pour peu de temps, et non pas jusques à se fatiguer ; rarement, et non point par manière d’occupation. Mais en quelle occasion peut-on jouer et danser ? Les justes occasions de la danse ou d’un jeu indifférent, sont plus fréquentes ; celles des jeux défendus, et qui sont bien plus blâmables, et plus dangereux, sont plus rares. En un mot, dansez et jouez, en observant les conditions que je vous ai marquées, lorsque la prudence et la discrétion vous conseilleront cette honnête complaisance pour la compagnie où vous vous trouverez ; car la complaisance, qui est comme un exercice de la charité, rend bonnes les choses qui sont indifférentes, et permet celles qui sont dangereuses ; elle rectifie même celles qui sont mauvaises par rapport à quelque règle : et c’est pourquoi les jeux de hasard, qui sans cela seroient blâmables, ne le sont pas, si une juste complaisance pour le prochain nous y engage quelquefois. J’ai été consolé d’avoir lu en la vie de saint Charles Borromée,