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de la croix spirituelle, sur laquelle nous sommes crucifiés avec Jésus ; et elles sont en même temps fondées sur une quatrième vertu, qui est la sainte humilité. Je ne prétends pas vous parler de ces trois vertus, ni par rapport aux vœux solennels de religion, ni même par rapport aux vœux simples qu’on en peut faire dans le monde pour de bonnes raisons, parce qu’encore que le vœu attache beaucoup de grâces et de mérites à ces vertus, toutefois leur pratique, sans aucun vœu, suffit absolument pour nous conduire à la perfection. Il est vrai que les vœux qu’on en fait, et surtout les solennels dans la Religion, établissent une personne dans l’état de perfection ; mais il y a une grande différence entre l’état de perfection et la perfection, puisque tous les Évêques et les Religieux sont dans l’état de perfection, et que tous néanmoins n’ont pas la perfection, comme il ne se voit que trop. Tâchons donc, Philothée, de nous appliquer tous à la pratique de ces vertus, mais chacun selon notre vocation ; car bien qu’elles ne nous mettent pas elle-mèmes dans l’état de perfection, elles nous donneront cependant la perfection ; et d’ailleurs nous sommes tous obligés à la pratique de ces trois vertus, quoique nous ne soyons pas tous obligés de les pratiquer d’une même manière.

Il y a deux sortes d’obéissance ; l’une est nécessaire et l’autre volontaire. Par les lois