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par leur multitude, et non pas par leur effort ; et les grandes affaires ne nous troublent pas tant que le nombre des petites ; prenez donc les affaires avec une douce tranquillité d’esprit, comme elles viendront, et appliquez-vous-y selon l’ordre qu’elles se présentent ; car si vous voulez faire tout en même-temps et dans la confusion, vous ferez de grands efforts d’esprit qui vous consumeront, et vous n’en verrez pas ordinairement d’autres effets, que l’accablement sous lequel vous succomberez,

En toutes vos affaires, appuyez-vous uniquement sur la divine Providence, qui seule les peut faire réussir. Agissez cependant, de votre côté avec une raisonnable application de votre prudence, pour y travailler sous sa conduite. Après cela, croyez que si vous avez une vraie confiance en Dieu, le succès en sera toujours heureux pour vous, soit qu’il paroisse bon ou mauvais au jugement de votre prudence,

Dans le maniement et dans l’acquisition du bien, imitez les petits enfans, qui se tenant d’une main à leur père, se divertissent à cueillir de l’autre quelques fruits ou quelques fleurs : je veux dire qu’il faut vous y conserver dans une continuelle dépendance de la protection de votre père céleste, considérant bien qu’il vous y tient par la main, comme parle l’Écriture, pour vous conduire heureusement, et tournant les yeux de temps en temps vers lui pour