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les meilleures ; et celles-là sont estimées les plus grandes, qui sont les plus contraires à notre inclination, pourvu qu’elles soient conformes à notre vocation ; car, afin de le dire une fois pour toutes, notre choix, c’est-à-dire, notre propre volonté altère extrêmement toutes nos vertus, et en diminue beaucoup le mérite.

Ah ! qui nous fera la grâce de pouvoir dire avec ce grand Roi : J’ai choisi de mener une vie abjecte en la maison de mon Dieu, plutôt que de demeurer dans les palais des pécheurs ? Nul ne le peut, Philothée, que celui qui, pour nous glorifier, a été en sa vie et en sa mort l’opprobre des hommes, et l’abjection du peuple. Je vous ai dit beaucoup de choses qui vous paroîtront dures dans la spéculation ; mais croyez-moi, vous les trouverez plus douces que le miel dans la pratique.


CHAPITRE VII.

De la manière de conserver sa réputation avec l’esprit d’humilité.


LA louange, l’honneur et la gloire ne sont pas le prix d’une vertu commune, mais d’une vertu rare et excellente. Quand nous louons une personne, nous voulons en donner de l’estime aux autres ; si nous l’honorons nous-mêmes, cet honneur est une marque de l’estime que nous en avons :