Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/153

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Confessez-vous avec beaucoup d’humilité et de dévotion tous les huit jours, et même toutes les fois que vous communiez, si vous pouvez, quoique votre conscience, ne vous reproche aucun péché mortel ; vous recevrez non-seulement l’absolution des péchés véniels que vous confesserez, mais encore beaucoup de lumière pour en avoir un plus grand discernement, beaucoup plus de force pour les éviter, et une merveilleuse abondance de grâces pour réparer les pertes qu’ils auroient pu vous causer. De plus, vous y pratiquerez l’humilité, l’obéissance, la simplicité, l’amour de Dieu, en un mot, plus de vertus qu’en aucun autre exercice de la Religion.

Ayez toujours une vraie douleur des péchés que vous confesserez, pour petits qu’ils soient, et une ferme résolution de vous en corriger ; car il y a bien des gens qui ne se confessant des péchés véniels, que par je ne sais quelle habitude qui les accommode, et sans nulle attention à s’en corriger, en demeurent chargés toute leur vie, et se privent de beaucoup de grâces nécessaires à leur avancement spirituel. Si donc vous vous accusez d’un mensonge léger, d’une parole tant soit peu déréglée, de quelque circonstance du jeu un peu vicieuse, ayez-en un repentir sincère, avec une bonne résolution de vous observer efficacement sur tout cela ; parce que c’est un abus de se confesser d’un péché mortel