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FALARDEAU.

Où, sans craindre leur feu, tes pieds se sont posés,
Tu resplendis encore et l’on voit sur tes ailes
La poudre des soleils que ton vol a rasée.


Un jour, jeune inconnu, sentant dans ta poitrine
Une ardente étincelle, une flamme divine
       Te mordre au cœur et te brûler,
Tu dis : Exilons-nous ! quittons ces froides plages !
Il me faut le soleil, la foudre et les nuages :
       Je suis aigle, je puis voler I

Et tu partis… longtemps la foule indifférente
N’avait, même des yeux, suivi ta course errante
       Dans l’immense espace de l’air,
Quand, de ses mille voix, l’antique Renommée
       À ta patrie encore aimée
       Jeta ton nom comme un éclair.

Enfin, après avoir médité le vieux monde,
Tu reviens parmi nous sur les ailes de l’onde
       Tout brillant de gloire et d’honneur,
Et joyeux de pouvoir, après seize ans d’absence.