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l8 ARCHITECTURE HYDRAULIQUE.

droite , passant par le centre de chacune des sphères. Cette pre- mière simplification est nécessaire avant de passer à des cas plus composés.

Le témoignage de nos sens nous instruit chaque jour que l'impulsion ou le choc d'un corps contre un autre est plus grand lorsque sa vitesse est plus grande. Après cette connoissance im- médiate, nous en acquerrons une autre qui demande quelques réflexions , mais qui n'en est pas moins censée notion primi- tive ; c'est que, lorsque plusieurs corps ont une même vitesse, celui qui a la plus grande masse, ou la plus grande quantité de parties matérielles, exerce le choc le plus considérable.

La juasse et la vitesse sont donc les deux éléments qui déter- minent les phénomènes du choc, et il s'agit d'examiner com- ment ils y influent chacun.

35. D'abord si une masse, animée d'une vitesse quelconque, va choquer un obstacle immobile, il est évident que tout son mouvement s'éteindra; et comme elle ne peut pas en attendre de nouveau, ni de l'obstacle, ni d'elle-même (29), elle restera attachée et immobile au point de contact.

36. Si deux masses égales, animées de vitesses égales, vien- nent se choquer en sens contraire et directement opposé, elles resteront immobiles et appliquées l'une contre l'autre à l'en- droit où elles se seront rencontrées; car elles ne pourroient se mouvoir qu'autant que l'une l'emporteroit sur l'autre, et, d'a- près la parfaite égalité supposée entre les masses et les vitesses, il n'y a pas de raison pour que cette prépondérance ait lieu.

3y. Si les masses sont inégales ainsi que les vitesses, mais que les masses soient en raison inverse des vitesses dont elles sont animées, les deux corps resteront encore, après le choc, immo- biles et «appliqués l'un contre l'autre.

Pour le démontrer, soient M et V la masse et la vitesse du premier corps, m et v la masse et la vitesse du second ; on a ,

par hypothèse , = ~. Supposons que M soit double de m ,

v sera double de V. On pourra alors supposer que la masse M est composée de deux masses égales chacune à m, et animées chacune de la vitesse V; d'un autre côté l'on pourra regarder la yîtesse de m comme composée de deux vitesses égales cha- cune àV; donc, h la place de chacune des masses proposées f on peut supposer de chaque côté deux niasses égales animées de vitesses égales. Or cette hypothèse retombe dans le cas pré- cédent (36). Donc, etc.